Néanmoins, nous aurons encore
l’occasion d’y revenir tout au long de l’année pour approfondir ce thème ensemble.
Les Congrès Eucharistiques sont le fruit d’une initiative française de la seconde moitié du XIXème siècle, lancée par une
femme, Emilie Tamisier (1834 - 1910). Sous l’impulsion de Saint Pierre Julien Eymard (1811-1868), appelé « l’Apôtre
de l’Eucharistie », elle a pris l’initiative d’organiser, avec l’aide de laïcs, de prêtres et d’évêques le premier Congrès
Eucharistique international. Il a eu lieu à Lille, en 1881, avec la bénédiction du pape Léon XIII. Le thème de ce congrès
fut : «L’Eucharistie sauve le monde». Nous retrouvons cette idée dans le thème actuel : « fraternité pour guérir le
monde ».
D'année en année, ces rassemblements ont pris de l’ampleur. Le 8ème Congrès eucharistique de 1893 est le premier à
se tenir hors d’Europe occidentale. Il se déroula à Jérusalem, alors sous administration ottomane. Par la suite, des
villes du monde entier vont l’accueillir : Montréal (1910), Carthage (1930), Bombay (1964) ... Au congrès de
Philadelphie (1976), le président américain Gerald Ford, protestant, a même assisté à l’Eucharistie. Le dernier Congrès
eucharistique en date s'est tenu à Budapest en 2021. Pour conclure cet aperçu historique nous pouvons aussi
mentionner que lors du Congrès eucharistique de Québec en 2008, l’une des catéchèses avait été donnée par un
certain cardinal Jorge Mario Bergoglio, archevêque de Buenos Aires… devenu cinq années plus tard le Pape François.
Votre humble serviteur a participé à ce Congrès Eucharistique de Québec.
Il est bon de noter pour conclure cette partie historique que dès la création du vicariat apostolique de Madagascar,
Mgr Cazet y a organisé un congrès eucharistique, pour manifester que l'eucharistie est le centre de la vie chrétienne.
Fruits Spirituels
Les Congrès eucharistiques visent à évangéliser par l'adoration de la Sainte Eucharistie, et à rappeler la centralité de
ce mystère dans la vie et la mission de l’Église catholique.
Essayons, pour terminer, de faire resurgir quelques points qui nous aideront à vivre le Congrès eucharistique en lien
avec la troisième étape du synode. Nous ne pouvons pas exprimer en quelques lignes les richesses inestimables d’un
congrès eucharistique auquel tous les fidèles des 22 diocèses de Madagascar sont attendus. Parmi les participants, il
y aura les enfants du diocèse d’Antsiranana qui se préparent à la première communion. A l’occasion du congrès, ils
recevront pour la première fois Jésus-Eucharistie. Au moment où j’écris ces lignes, je n’ai pas de nouvelles des
délégations qui pourraient venir de l’étranger, notamment des autorités ecclésiastiques, mais d’après les responsables
il y aura des cardinaux et les organisateurs espèrent bien recevoir un message du Pape lui-même. Dans tous les cas,
un congrès eucharistique est à la fois la source et le sommet de l'évangélisation.
Le premier but d'un congrès eucharistique est de rendre un culte public et social à Jésus. C'est un hommage au Christ
dans son mystère pascal par un déploiement unique.
Le deuxième but vise à approfondir la connaissance de l'Eucharistie chez les fidèles. Des catéchèses, des conférences,
des partages, des témoignages centrés sur le mystère pascal stimulent la foi du peuple de Dieu. Devant l'indifférence
religieuse des sociétés modernes, le triduum de la célébration cherche aussi à rendre le culte eucharistique davantage
accessible à tous. Le troisième but est d’inviter les participants à prendre des engagements pour la solidarité. À la suite
du Christ qui s'est donné au monde, les fidèles s'engagent à construire une civilisation de l’Amour et à rebâtir la Maison
Commune, par la fraternité (Fihavanana). Ils s’emploient à guérir le monde blessé, à devenir une seule famille, Fratelli
Tutti, Olo Araiky Isika Jiaby.
